Publication : 9 octobre 2020.
Les derniers moutons bloqués par la neige, il y a une semaine, ont quitté en toute sécurité les alpages des cols du Glandon et de la Croix-de-Fer. Ils ont rejoint des camions qui les ont acheminés dans la plaine de la Crau, en Provence. C’était le dernier épisode et l’issue heureuse d’une situation de crise, qui a été maîtrisée par les éleveurs, la Mairie, le Département et des bénévoles locaux.
Chronologie d’une opération réussie
Tout commence dans la nuit du vendredi 25 au samedi 26 septembre avec de fortes chutes de neige (30 à 50 cm), au col du Glandon et de la Croix-de-Fer. La température est de - 6°C, un vent violent forme des congères d’un à deux mètres de haut selon les secteurs. À ce moment-là, 7000 ovins, une centaine de vaches et trois éleveurs sont concernés.
La situation devient critique au fil des heures pour l’éleveur transhumant et ses cinq bergers venus d’Arles. Isolés et bloqués dans la tourmente, leurs 6000 moutons répartis en cinq troupeaux ne peuvent plus s’alimenter.
Dimanche 27 septembre, à 7h 45, le maire de Saint-Colomban-des-Villards déclenche le Plan de sauvegarde communal. Une cellule de crise réunit une quinzaine de personnes en Mairie : personnels administratifs et techniques, ainsi que des élus. Le Cabinet du Préfet et le Département de la Savoie sont informés.
L’urgence est d’alimenter les moutons restés sans nourriture depuis au moins 36 heures. Avec l’appui du Département, une trace est ouverte jusqu’au col du Glandon afin de permettre à des véhicules d’acheminer six tonnes de foin.
Cette opération permet d’assurer la survie des moutons.
En fin de journée, le maire rencontre l’éleveur pour évaluer la situation. Deux options sont envisagées : si les conditions se dégradent, réacheminer du foin aux moutons ; si les conditions évoluent favorablement, les moutons pourront se nourrir sur des versants pentus où la neige a été balayée par le vent.
Le lendemain, la situation météorologique s’améliore, et à 9h, Pierre-Yves Bonnivard lève le Plan de sauvegarde mis en place un jour plus tôt.
Le deuxième éleveur, avec un peu moins de 1 000 bêtes, aura réussi à quitter l’alpage avec deux camions, le dimanche 27 septembre, tôt le matin. L’éleveur de bovins est parti le mardi 29 septembre au matin.
Cet événement a fait l’objet d’un élan de solidarité exceptionnel, dans la région et au-delà.
Une cinquantaine de médias (télés, radios, journaux, web magazines) ont relayé l’information jusqu’aux États-Unis et au Japon.