Publication : 20 août 2021.
En période d’orages, l’été, le Glandon se caractérise par un charriage important de matériaux, voire des laves torrentielles, appelées « drou » en patois villarin.
Lors d’une crue exceptionnelle, le 5 août 2018, le lit historique du Glandon s’est partiellement comblé au lieu-dit Au-dessus des Granges, en face des Épinières. Un nouveau chenal d’écoulement s’est formé en rive droite, à environ cinquante mètres en contournant un massif d’arbres.
Ce nouvel écoulement du torrent a entraîné une érosion progressive des berges, puis du chemin forestier menant En Prerron. Cette dégradation s’est accélérée en février 2021 en menaçant la pérennité de la piste forestière. Elle a également provoqué des déracinements d’arbres susceptibles d’être emportés par les flots. Le risque était la formation d’embâcles, c’est-à-dire des obstructions du torrent, en aval, au niveau du pont de Lachal ou au pont des Moulins, avec les conséquences que cela suppose.
Ce constat d’une élue, puis du Maire, en avril,a déclenché une alerte auprès duSyndicat du Pays de Maurienne (SPM)*. Venus sur le terrain, des spécialistes, accompagnés d’élus de la commune, ont évalué l’ampleur des dégâts. En raison de forts enjeux en matière de sécurité, une procédure d’urgence a été engagée sur les plans administratif et technique. L’objectif était de lancer des travaux de sécurisation dans les meilleurs délais.
Un rôle de protection majeur
Dès le 15 juillet, deux pelles mécaniques (25 et 35 tonnes) étaient acheminées sur le site.
Le chantier conduit par Pierre-Jean Montanari, directeur technique chez MARTOÏA BTP, consistait à dévier le Glandon pour le repositionner dans son lit historique, en rive gauche. Pour cela, il a fallu créer un merlon déflecteur construits à partir de matériaux prélevés sur place.
Cette digue est imposante avec ses 100 m de long et 3 m de hauteur ; sa largeur en crête est de 4 m pour 12,50 m en base. Le volume d’enrochements mis en oeuvre pour la protection du merlon atteint 350 m3. Quant au volume total de l’ouvrage, il est estimé à 2600 m3.
Dans le même temps, et en accord avec les propriétaires des terrains concernés, les berges ont été nettoyées. Les services techniques ont procédé à un abattage et des coupes d’arbres menaçant d’être emportés par le torrent. Cependant, étant donné la pente dans ce secteur, les berges ne sont encore pas stabilisées.
Les travaux ont duré 15 jours. Ils ont été réceptionnés le 28 juillet, en présence du maire et d’élus de Saint-Colomban-des-Villards.
Pour Nicolas Graczyk, chargé de mission Rivières, au Syndicat du Pays de Maurienne, « ces travaux constituent une solution d’urgence. Elle utilise des techniques basiques et peu onéreuses, visant à supprimer les problématiques d’érosion de la rive droite du Glandon. Il s’agit maintenant de suivre l’évolution de l’ouvrage à court et moyen termes, en fonction des crues qu’il va subir. »
Le 30 juillet, 48 heures après la fin des travaux, l’ouvrage et les coupes d’arbres jouaient un rôle de protection majeur dans la crue d’intensité plutôt normale que la commune connaissait.
(*) Le Syndicat du Pays de Maurienne (SPM) est né de l’Association des Maires de Maurienne, en 2001. Il a acquis la compétence Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations (GEMAPI), le 1er janvier 2019.
Légende des photos
Après 15 jours de travaux, vues du merlon, vers l’aval et vers l’amont. Le Glandon est repositionné dans son lit historique.